De 6.000 à 20.000: Théo Francken veut tripler le nombre de réservistes dans l’armée belge (Alain Schenkels)
Article de Alain Schenkels
Passer à 20 000 hommes constitue un bon début, mais il est crucial d'adopter une vision à plus long terme avec une réelle réserve d'hommes. Malheureusement, la vente de nombreuses casernes par l'État belge rend une conscription militaire obligatoire difficilement envisageable, sauf en coopération avec des pays voisins.Mon inquiétude n'est pas tant par rapport à la Russie, contrairement à ce que de nombreux médias et politiques essaient de nous faire croire. Quand on observe leurs difficultés en Ukraine, allant jusqu'à solliciter l'aide de l'armée nord-coréenne, ainsi que les problèmes de dénatalité qui touchent la Russie, il est évident que leur menace directe est limitée, à tout le moins dans une guerre traditionnelle, une éventuelle guerre hybride c'est différent.
Le monde évolue rapidement, et une menace à moyen terme reste probable : les déplacements de population liés au dérèglement climatique ou tout belligérant pouvant trouver un intérêt particulier chez nous constituent des risques réels. Sans une armée digne de ce nom pour faire face à ces défis, nous serions en grande difficulté.
Au-delà de l'effectif humain, l'investissement dans le matériel militaire doit être une priorité absolue. Sans une armée dotée d'équipements modernes et performants, la sécurité durable de nos régions ne pourra jamais être garantie. Il faut investir dans le développement d'une industrie d'armement nationale, afin de réduire notre dépendance envers les fournisseurs étrangers, y compris européens et il est essentiel d'investir en priorité dans des systèmes de défense antiaérienne (Israël est un exemple à suivre), des missiles air-sol et les technologies militaires de pointe, notamment les drones.
L'Europe, quant à elle, doit se doter d'une force armée européenne capable de rivaliser avec celle des États-Unis. Une telle puissance militaire serait un facteur dissuasif essentiel pour prévenir les conflits. Comme le dit l'adage : Si tu veux la paix, prépare la guerre.
Voir aussi ma carte blanche intitulée "Le retour du service militaire obligatoire, pourquoi pas ?"
dans 21News, cliquez ICI (publiée en décembre 2024).
Alain Schenkels