Les réseaux sociaux, tribune de la haine ?

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Les réseaux sociaux, en offrant à chacun une tribune, ont révolutionné la manière dont nous interagissons et débattons. Si ces plateformes peuvent être des espaces de dialogue constructif, elles sont malheureusement aussi devenues des terrains propices à la diffusion de hoax, complotisme, mais aussi à la haine et à la violence en ligne.
Derrière un écran, l'anonymat très relatif encourage certains individus à proférer des insultes, et dans les cas les plus graves, des menaces de mort.

Pour la personne visée par de telles menaces, l'impact psychologique peut être considérable, même si elle sait rationnellement que le risque d'être agressée physiquement est très faible. La peur, l'anxiété et le sentiment d'être menacé dans son intégrité physique et psychologique peuvent dans certains cas générer un stress intense et durable. Ce type de harcèlement en ligne peut entraîner des conséquences dévastatrices sur la santé mentale de certaines personnes, allant de troubles du sommeil et de l'alimentation à des états dépressifs plus sévères.

Le harcèlement en ligne peut avoir des conséquences dévastatrices sur l'estime de soi des victimes. Les attaques répétées et les insultes peuvent les amener à douter de leur valeur, à se sentir incompétentes ou indésirables. Ce processus d'érosion de l'estime de soi peut entraîner un retrait social, de l'anxiété et des difficultés à se concentrer. Dans les cas les plus graves, il peut conduire à des pensées suicidaires.

L'anonymat des réseaux sociaux, loin d'être une simple couche de virtualité, agit comme un puissant catalyseur de comportements agressifs. Ce phénomène, connu sous le nom de désinhibition, s'explique par la théorie de la désindividuation. Celle-ci postule que lorsque les individus se sentent anonymes au sein d'un groupe, ils sont moins susceptibles de se conformer aux normes sociales et plus enclins à adopter des comportements impulsifs et déviants.

En ligne, l'absence de visage et de conséquences apparentes libère les individus de leur responsabilité sociale. Ils se sentent moins exposés au jugement d'autrui et peuvent ainsi exprimer des opinions ou des insultes qu'ils ne prononceraient jamais en face-à-face. Cette désinhibition est renforcée par le sentiment d'appartenance à une communauté en ligne où les normes sociales peuvent être différentes et moins restrictives que celles de la vie réelle. Lorsque quelqu'un voit que son commentaire haineux reçoit des "likes" ou des partages, il se sent validé dans sa position et est encouragé à persévérer dans cette voie. Cela crée un cercle vicieux où les comportements les plus extrêmes sont récompensés.

Il faut de noter que si l'anonymat semble complet, il est en réalité très relatif

Les progrès technologiques permettent de tracer l'origine d'un message haineux à partir d'une adresse IP, d'un identifiant unique ou d'autres métadonnées. Même si les plateformes mettent en place des mesures de protection de la vie privée, il est de plus en plus difficile de rester totalement anonyme sur Internet.

Le phénomène des menaces de mort de plus en plus rependu sur les réseaux sociaux !

Les menaces de mort, qu'elles soient proférées en ligne ou hors ligne, sont des infractions pénales passibles de sanctions. Les victimes ne doivent pas hésiter à porter plainte et à conserver toutes les preuves de ces agissements.


Par ailleurs, il est essentiel de chercher du soutien auprès de proches, de professionnels de santé ou d'associations spécialisées. Le fait de parler de ce qu'on vit et d'être entouré peut aider à relativiser et à retrouver une certaine sérénité.

Toute personne peut être victime de tels agissements

Moi-même, exprimant publiquement mon opinion sur des sujets sensibles et ce toujours dans le respect des autres individus, je suis régulièrement confronté à des réactions hostiles. Certaines personnes, incapables d'engager un débat constructif, ont recours aux insultes et, dans des cas très rares, à des menaces de mort.

Ces agissements n'ont pas d'impacts sur mon bien-être même s'il n'est jamais agréable d'en être victime, mais cela m'amène à me questionner sur la liberté d'expression dans un espace numérique où le respect de l'autre semble parfois mis à mal. Ces comportements intolérants témoignent d'un climat de plus en plus délétère sur les réseaux sociaux.

À titre personnel, s'il est indéniable que ces menaces sur mon intégrité physique sont déplacées et inacceptables, je suis déterminé à continuer d'exercer ma liberté d'expression. Le fait d'être visé de la sorte confirme que je touche un nerf sensible. L'électron libre que je suis ne se laissera jamais intimider, ne cèdera jamais au chantage et continuera à débattre, à donner son avis et au diable les simples d'esprit incapables de discuter sereinement !

Alain Schenkels

Commentaires

  1. Tout est dit... Vous êtes courageux d'aller au bout de vos idées et combats malgré les intimidations et menaces. Merci à vous, j'espère un jour avoir le plaisir de vous rencontrer.

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    1. Je n'y vois pas de courage, pour moi l'essentiel est de ne pas rester sans rien faire, ne pas me cacher derrière les autres. À mon humble niveau, je participe aux débats de société pour améliorer les choses, partager mon avis et insuffler des valeurs et des idées.

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