N’est-il pas temps, au vu du chaos dans lequel Trump plonge l’humanité, de se poser la question de savoir sur quelles valeurs reposent notre société, quel est le ciment du vivre ensemble, pourquoi les citoyens acceptent-ils l’autorité de l’état ? (Image d'entête @aranjarrett)
Grands mythes, religions et droit.
Depuis fort longtemps, je suis impressionné par la mythologie, dont je regrette de n’avoir pu l’étudier de façon plus approfondie. Car, qu’il s’agisse des mythes grecs, si proches de nous, ou de la Bhagavad-Gîtâ, le texte sacré des hindous, on y trouve en grande partie les mêmes interdits, les mêmes valeurs fondamentales, l’interdiction de l’inceste, la condamnation du meurtre, du vol, le rejet de la trahison, la condamnation de la déloyauté, le culte de l’amitié, le respect de la vie, etc.
Les trois religions du Livre ont très largement repris ces valeurs en les assaisonnant chacune selon leurs particularités... et l’esprit du temps où « la révélation » aurait eu lieu. Mais on retrouve, dans toutes les mêmes valeurs, une sorte de base commune. Pour notre malheur, aucune n’a intégré la tolérance et le doute... Chacune estimant disposer de la vérité, s’étonnant de ne pas assister à des conversions immédiates. Ainsi, Mohammed n’était nullement antisémite, il ne le devint qu’après la bataille de Badr (mars 624), lorsqu’il constata, ce qui le stupéfia, que les Juifs, comme d’ailleurs les chrétiens, refusaient de se convertir à l’Islam... Mais c’est une autre histoire.
Les Lumières et la démocratie.
L’important ici est de constater que ces grands mythes, devenus des valeurs universelles, sont les socles de nos civilisations. Les philosophes du XVIIIe les reprendront, les libèreront de la gangue dogmatique pour les faire émerger dans la société civile et politique. Ils nous délivraient ainsi des religions, mais en incluant dans le fondement des sociétés les valeurs fondamentales dégagées des mythes fondateurs. C’est la source du Contrat social de Rousseau, de la séparation des pouvoirs de Montesquieu, des mille et un combats menés par Voltaire. Jusqu’à ce 20 janvier 2025, la ligne du temps semblait continue, l’humanité avait même réussi à vaincre deux effroyables tyrannies du XXe siècle, le nazisme et le communisme, abominable hiatus dans l’histoire de l’humanité.
Il va de soi, que je ne crois pas au sens de l’histoire, elle nous a abondamment prouvé elle-même qu’elle n’en a aucun, et que tout, même le pire est possible. En revanche, je crois aux valeurs universelles, qui se diffusant à la surface de la planète, conduisent à la perfectibilité de l’homme. Au risque d’en choquer certains, je ne crois pas que toutes les civilisations se valent. J’ai souvent constaté qu’une lecture approximative de Lévi-Strauss conduisait à doter d’un outil philosophico-ethnographique ceux dont le seul but est de ruiner et d’abord charger de tous les maux la civilisation occidentale... Pour la remplacer par quoi ? Un hochepot de dangereuses stupidités.
Qu’est-ce qui est légitime et au nom de quoi ?
Les mythes fondateurs se retrouvent, sans dire leurs noms, dans nos droits. Il va de soi que ni les mythes ni la morale ne sont des sources du droit. Le droit ne bénéficie heureusement pas de l’éternité des mythes, Dieu en soit loué, il n’est qu’une image de la société à un moment T ; rien n’est plus évolutif que le droit, qui s’adapte, parfois avec une horrible lenteur, à l’évolution de la société. Quant à la morale, nous le savons, non seulement, ce n’est pas une source du droit, mais rien n’est pire, qu’un juge qui fait percoler Sa morale dans ses arrêts. Or, c’est malheureusement très courant. Moi, je reste fidèle à cette formule de Léo Ferré : « ce qui est em... avec la morale, c’est que c’est toujours la morale des autres... »
Suite disponible dans le blog de Merry Hermanus
Grands mythes, religions et droit.
Depuis fort longtemps, je suis impressionné par la mythologie, dont je regrette de n’avoir pu l’étudier de façon plus approfondie. Car, qu’il s’agisse des mythes grecs, si proches de nous, ou de la Bhagavad-Gîtâ, le texte sacré des hindous, on y trouve en grande partie les mêmes interdits, les mêmes valeurs fondamentales, l’interdiction de l’inceste, la condamnation du meurtre, du vol, le rejet de la trahison, la condamnation de la déloyauté, le culte de l’amitié, le respect de la vie, etc.
Les trois religions du Livre ont très largement repris ces valeurs en les assaisonnant chacune selon leurs particularités... et l’esprit du temps où « la révélation » aurait eu lieu. Mais on retrouve, dans toutes les mêmes valeurs, une sorte de base commune. Pour notre malheur, aucune n’a intégré la tolérance et le doute... Chacune estimant disposer de la vérité, s’étonnant de ne pas assister à des conversions immédiates. Ainsi, Mohammed n’était nullement antisémite, il ne le devint qu’après la bataille de Badr (mars 624), lorsqu’il constata, ce qui le stupéfia, que les Juifs, comme d’ailleurs les chrétiens, refusaient de se convertir à l’Islam... Mais c’est une autre histoire.
Les Lumières et la démocratie.
L’important ici est de constater que ces grands mythes, devenus des valeurs universelles, sont les socles de nos civilisations. Les philosophes du XVIIIe les reprendront, les libèreront de la gangue dogmatique pour les faire émerger dans la société civile et politique. Ils nous délivraient ainsi des religions, mais en incluant dans le fondement des sociétés les valeurs fondamentales dégagées des mythes fondateurs. C’est la source du Contrat social de Rousseau, de la séparation des pouvoirs de Montesquieu, des mille et un combats menés par Voltaire. Jusqu’à ce 20 janvier 2025, la ligne du temps semblait continue, l’humanité avait même réussi à vaincre deux effroyables tyrannies du XXe siècle, le nazisme et le communisme, abominable hiatus dans l’histoire de l’humanité.
Il va de soi, que je ne crois pas au sens de l’histoire, elle nous a abondamment prouvé elle-même qu’elle n’en a aucun, et que tout, même le pire est possible. En revanche, je crois aux valeurs universelles, qui se diffusant à la surface de la planète, conduisent à la perfectibilité de l’homme. Au risque d’en choquer certains, je ne crois pas que toutes les civilisations se valent. J’ai souvent constaté qu’une lecture approximative de Lévi-Strauss conduisait à doter d’un outil philosophico-ethnographique ceux dont le seul but est de ruiner et d’abord charger de tous les maux la civilisation occidentale... Pour la remplacer par quoi ? Un hochepot de dangereuses stupidités.
Qu’est-ce qui est légitime et au nom de quoi ?
Les mythes fondateurs se retrouvent, sans dire leurs noms, dans nos droits. Il va de soi que ni les mythes ni la morale ne sont des sources du droit. Le droit ne bénéficie heureusement pas de l’éternité des mythes, Dieu en soit loué, il n’est qu’une image de la société à un moment T ; rien n’est plus évolutif que le droit, qui s’adapte, parfois avec une horrible lenteur, à l’évolution de la société. Quant à la morale, nous le savons, non seulement, ce n’est pas une source du droit, mais rien n’est pire, qu’un juge qui fait percoler Sa morale dans ses arrêts. Or, c’est malheureusement très courant. Moi, je reste fidèle à cette formule de Léo Ferré : « ce qui est em... avec la morale, c’est que c’est toujours la morale des autres... »
Suite disponible dans le blog de Merry Hermanus