Bouillon, un nom qui en dit long (Gauthier Jacques)

Aujourd’hui, Bouillon, charmante cité ardennaise de près de 6 000 habitants, jouit d’une notoriété bien établie. Dirigée depuis 2024 par Marie-Julie Nemery, première femme bourgmestre de son histoire, cette commune à tendance libérale continue d’écrire de nouvelles pages, entre tradition et modernité. La cité de Godefroid vous réserve bien des surprises…

Au commencement, il y avait …
Bien que les huit premiers siècles restent vagues, nous savons – grâce à des tessons retrouvés lors de fouilles archéologiques – que les Celtes ont séjourné quelques temps à la Ramonnette. Ces tessons datent de la Tène (ou second âge de fer) qui est une période historique datant de 450 à 25 av. J.-C. Considérée comme l’apogée de la culture celtique, elle succède à la culture de Hallstatt (1200 à 500 av. J.-C.) et s’achève avec la conquête romaine de la Gaule et avec les migrations germaniques vers le sud de l’Allemagne actuelle.

Ce sont d’ailleurs les Celtes qui donneront le nom à la ville que nous connaissons à l’heure actuelle. Les Celtes la baptiseront Bulio signifiant littéralement la courbe, en référence à son méandre bien visible depuis cet éperon rocheux. Le nom Bulio connaitra quelques évolutions phonétiques sous la période romaine où la ville sera baptisée Bullionem.

Bouillon, ville de Godefroid ?
Godefroid de Bouillon est né en 1058 et décédé en 1100. Son enfance reste assez mystérieuse puisque nous disposons de très peu d’informations. Les seules bribes proviennent de Guillaume de Tyr (1130-1186), historien des croisades au Moyen Âge. Fils d’Ide d’Ardenne (1039-1113) et de Eustache II de Boulogne (1015-1087), Godefroid de Bouillon hérite du duché de son oncle, Godefroid le Bossu (frère d’Ide) et de Mathilde de Toscane (qui n’a pas eu d’enfant). En effet, le Bossu est assassiné le 26 février 1076, sans successeur. Après un long combat contre sa tante – puisqu’elle contesta la dévolution testamentaire en faveur de son neveu –, Godefroid de Bouillon devient duc de Lothier dès 1087. Nonobstant, tout change à partir de 1095, année de l’appel à la première croisade par le pape Urbain II.

Godefroid de Bouillon fut l’un des premiers à répondre à cet appel, convaincu par le prédicateur itinérant Pierre l’Ermite. Pour financer son départ, il vendit le château de Bouillon en réméré (cela signifie que le vendeur peut éventuellement – à son retour – racheter le bien) à Otbert, prince-évêque de Liège, et celui de Stenay au prince-évêque de Verdun. Après d’intenses combats à Jérusalem où Godefroid est arrivé en 1099 (trois ans après son départ), Godefroid y meurt en l’an 1100.

Bouillon, un joyau touristique au cœur de la province du Luxembourg

Lire la suite de cette très belle présentation par Gauthier Jacques, guide historique au Château de Bouillon, dans 21News